( "La justícia espanyola va a fer desaparèixer tota una generació política catalana" Article que posa el dit a la llaga, en som ben consciens nosaltres del macroprocés que estan preparant? Cuca de Llum)
"La justice espagnole va faire disparaître toute une génération politique catalane"
Imatge d'Equinox
Par Nico Salvado, le 9 février, 2018 - Crise catalane
Si Carles Puigdemont occupe la première place dans les poursuites judiciaires concernant la déclaration d’indépendance, c’est quasiment toute une génération politique qui risque d’être mise hors-jeu par la justice espagnole.
Prisonniers politiques ou
politiques prisonniers, exilés, en liberté provisoire, mis en examen,
condamnés, l’indépendantisme catalan est aujourd’hui placé dans
différentes catégories judiciaires. A partir de cet été ou à l’automne,
le procès gigantesque qui va se tenir pour juger la déclaration
d’indépendance va décimer des dizaines d’hommes et de femmes politiques.
Certains risquent de passer des décennies en exil, d’autres en prison,
un grand nombre recevront de lourdes amendes et la totalité sera
probablement inéligible à vie.
Ceux qui sont en prison
L’ancien vice-président du
gouvernement catalan Oriol Junqueras, l’ex ministre de
l’intérieur Joaquim Forn, Jordi Sànchez président de l’association
indépendantiste ANC et son homologue Jordi Cuixart
sont en prison préventive depuis le 16 octobre et le 2 novembre. Ils ne
sortiront vraisemblablement pas avant leur procès qui aura lieu entre
l’été et l’automne. Ils risquent jusqu’à 30 ans de prison pour rébellion
et sédition. Le juge pourrait appliquer une loi pour les rendre
inéligibles avant leur procès, dès le mois prochain.
L’ancien président Carles Puigdemont et
les ex ministres Toni Comín, Meritxell Serret, Lluís Puig et Carla
Ponsati sont en exil à Bruxelles depuis le 29 octobre. Ils risquent
jusqu’à 30 ans de prison pour rébellion et sédition. Ils ne peuvent
mettre un pied en Espagne sans être arrêtés. Soit ils resteront en exil
pendant des décennies, soit à l’issue des premières condamnations, le
juge du Tribunal suprême réactivera le mandat d’arrêt pour tenter une
extradition. Ils seront alors condamnés à de lourdes peines de prison en
Espagne. Anna Gabriel, l’ancienne député de la CUP, qui est mise en
examen et qui doit passer devant le juge le 21 février, est actuellement
disparue. Qu’elle ait quitté le territoire national n’est pas exclu.
Les anciens ministres
Romeva, Rull, Turull et Bassa ont été libérés après trois mois de
détention et un paiement de caution. Leur liberté est sous contrôle. Ils
ne peuvent pas quitter le pays, n’ont plus de passeport et doivent
pointer au commissariat périodiquement. Etant actuellement députés, ils
se sont engagés à ne plus prendre de mesures politiques violant la
Constitution, faute de quoi ils retournent sur le champ en prison pour
récidive. Les ex ministres Mundo et Borras, sortis aussi de prison après
trois mois, se sont retirés de la vie politique. Ils risquent tous
jusqu’à 30 ans de prison pour rébellion et sédition. Comme pour les
politiques actuellement prisonniers, le juge pourrait appliquer une loi
pour les rendre inéligibles avant leur procès, dès le mois prochain car
ils ont fait de la prison préventive.
L’ancien présidente du
Parlement Carme Forcadell et l’ancien ministre Vila ont passé une seule
nuit en prison avant de payer une caution. Quant aux membres du bureau
du Parlement, ils ont simplement payé une caution sans passer par la
case prison. Cependant, ils subissent les mêmes restrictions (retrait de
passeport, etc). Ils risquent également jusqu’à 30 ans de prison pour
rébellion et sédition, mais dans la mesure où leur rôle est plus mineur
que celui des ministres, les peines devraient être plus légères lors du
jugement. Toutefois, ils risquent tous de lourdes peines
d’inéligibilité.
Au fur et à mesure qu’avance
l’enquête de la police dans le cadre de la déclaration d’indépendance,
de nouvelles convocations devant le tribunal sont ordonnées par le juge
Pablo Llarena. La perquisition de la Guàrdia Civil au sein du ministère
de l’Économie catalan du 20 septembre dernier offre au juge de nouvelles
preuves permettant d’incriminer de nombreux responsables
indépendantistes, qui n’étaient pas encore inquiétés par la justice
jusqu’ici.
La Guàrdia Civil a récupéré de nombreux carnets manuscrits de Lluís Salvadó.
Le bras droit de l’ancien vice-président Junqueras notait
quotidiennement avec moult détails les prises de décisions et les
réunions préparant le référendum du 1er octobre et la déclaration
d’indépendance qui a suivi. Le juge instructeur, après examen de ces
carnets, a décidé de mettre en examen et de convoquer dès la semaine
prochaine l’ancien président Artur Mas, la chef du parti PDeCAT Marta
Pascal, la chef du parti ERC Marta Rovira, les anciennes députés de la
CUP Anna Gabriel et Mireia Boyas.
Tous risquent de partir en détention préventive ou de se voir infliger de lourdes cautions pour éviter la prison.
Avant le référendum du 1er
octobre, il y a eu une consultation populaire indépendantiste le 9
novembre 2014. Les condamnations sont déjà tombées: l’ancien président
Artur Mas est rendu inéligible pendant 9 ans, doit rembourser les frais
du référendum qui s’élève à 6 millions d’euros. Il a versé une partie de
la somme et s’est fait saisir ses biens immobiliers, notamment son
célèbre appartement de la carrer Tuset à Barcelone. Les anciens
ministres Joana Ortega, Irene Rigau et Francesc Homs sont également
inéligibles et doivent payer de lourdes amendes.
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